Par Véronique Harvey, Sun Life
Les adeptes du mouvement FIRE visent l’indépendance financière le plus tôt possible. Leur but? Prendre une retraite anticipée pour mieux profiter de la vie!
Liberté, indépendance financière, autonomie. Voilà trois termes qui résument bien le mouvement FIRE. Ce concept vous attire? Voici tout ce que vous devez savoir sur le sujet!
Né aux États-Unis dans les années 1990, le mouvement FIRE vient de l’acronyme anglophone Financial Independance, Retire Early - Indépendance financière, retraite précoce. L’objectif de ce mouvement est de maximiser ses épargnes pour prendre sa retraite à 40 ou 45 ans.
Évidemment, un changement drastique du mode de vie s’impose. Le commun des mortels met de côté entre 10 et 20% de ses revenus annuels en vue de la retraite. Mais les adeptes du mouvement FIRE visent plutôt 50 à 70% d’épargne. Pour y arriver, ils doivent diminuer leurs dépenses au maximum. Cela les oblige à revoir leur style de vie du tout au tout. Il faut donc être très déterminé et avoir un objectif clair dès le départ!
Voici quelques objectifs poursuivis par les adeptes du mouvement :
Avec de la volonté et de la discipline, tout le monde peut adhérer au mouvement. Mais les hauts salariés ont moins de difficulté à vivre avec un faible pourcentage de leurs revenus.
De plus, les ménages avec enfants ont beaucoup plus de dépenses obligatoires :
Il est donc plus difficile pour les familles d’atteindre ces paliers élevés d’épargne.
En général, ce mouvement attire davantage de jeunes professionnels en début de carrière. C’est le cas de Jean-Sébastien Pilotte, auteur du blogue JeuneRetraité.ca et adepte du mouvement FIRE. Il a réussi à prendre sa retraite à 39 ans.
« Le processus a vraiment commencé après mes études. J’ai travaillé pendant 14 ans et j’ai résisté à l’inflation du statut social. Mon salaire augmentait au fil des années, mais j’ai gardé un mode de vie minimaliste. C’est ce qui m’a permis d’épargner intensivement », explique-t-il.
« L’entrée d’argent est importante. Mais la portion qui a le plus d’impact, c’est la réduction des dépenses », affirme Shan-David Beaulieu, conseiller en sécurité financière à la Sun Life et lui aussi adepte du mouvement FIRE.
Ainsi, la première étape consiste à faire un budget. Celui-ci sert à faire l’inventaire de toutes vos dépenses et déterminer où il est possible de couper.
Voici quelques exemples d’endroits où couper :
À retenir : Vous devez éviter le plus possible de « sous-traiter » les petits travaux quotidiens. Apprenez, par exemple:
« Si on réussit à épargner 25 fois le montant de nos dépenses annuelles, on peut dire qu’on a atteint l’indépendance financière. C’est-à-dire qu’on pourrait techniquement vivre du rendement de nos épargnes pour le reste de notre vie », explique Shan-David Beaulieu.
Ainsi, la personne qui vit avec 30 000$ devra économiser 750 000$ pour atteindre l’indépendance financière. C’est ce qu’on appelle le chiffre FIRE. Après, le gain en capital annuel de ses investissements devrait couvrir les dépenses annuelles pour le restant de ses jours.
Toutefois, vous ne pourrez pas sortir vos épargnes au hasard. Pour ne pas manquer d’argent jusqu’à la fin de votre vie, vous devez suivre la règle de 4 %. « C’est une règle basée sur une étude américaine qui s’appelle la « Trinity Study ». Elle montre que sur une très longue période, la bourse donne un rendement moyen de 7 %. Sur la même période, le taux d’inflation moyen est de 3 %. Donc on soustrait les deux et ça donne 4 %. Ça veut dire que tu vis avec 4% de rendement annuel de tes placements en bourse », précise Jean-Sébastien Pilotte.
Si vous prenez votre retraite à 40 ans, statistiquement, vous avez encore 45 ans de vie devant vous. Ça prend donc un portefeuille investi à la bourse – plus performant que celui qui a une rente de retraite garantie par son employeur. Cela permet de faire face à l’inflation pour les prochains quarante ans. Il faut donc gérer ça différemment. D’où l’importance d’avoir de bonnes connaissances du marché financier.
M. Beaulieu rappelle que les connaissances d’un professionnel sont souvent avantageuses pour le client. « C’est comme construire sa maison. Si je fais tous les travaux moi-même, à la fin de la construction, j’économise. Mais si j’ai commis des erreurs, surtout à l’étape de la fondation, il se peut que je n’économise rien du tout. C’est la même chose avec les finances. »
La plupart des conseillers offrent maintenant des rencontres virtuelles.
Les adeptes du mouvement FIRE essaient le plus possible d’avoir un portfolio équilibré obligations/actions. Mais il est conseillé de prendre des risques, puisque le gros de l’argent épargné va sortir sur une période de 40/50 ans.
L’immobilier est aussi une option qui peut être rentable à long terme. Mais il faut se rappeler qu’il s’agit d’un investissement actif, pour lequel vous devrez vous impliquer physiquement. Ce n’est donc pas idéal pour ceux qui souhaitent voyager une fois la retraite arrivée. Ainsi, il faut s’assurer que cet investissement cadre avec votre plan de vie.
Épargner 50 à 70 % de son argent, c’est un mode de vie. Atteindre ces paliers d’épargne élevés demande beaucoup de motivation. Mais il faut se rappeler que la plupart des adeptes ne le font pas pour l’argent, mais bien pour la liberté, l’autonomie, l’indépendance.
« Quand on parle d’alimentation, il y a des régimes stricts, desquels on peut s’inspirer, sans les suivre à la lettre. Vivre avec 30 % de son revenu, c’est difficile. Mais en lisant sur le sujet, on apprend beaucoup de trucs qui peuvent nous aider à atteindre nos objectifs financiers plus rapidement », conclut Shan-David Beaulieu.
Ainsi, sans adhérer à proprement parler au mouvement, il y a de nombreuses leçons à en tirer. De plus, le mouvement FIRE recoupe le mouvement Zéro déchet, parce que les adeptes récupèrent, recyclent, et réutilisent au maximum. C’est donc économique et écologique.
Cet article ne vise qu’à fournir des renseignements d’ordre général. La Sun Life du Canada, compagnie d’assurance-vie n’offre pas de conseils juridiques, comptables ou fiscaux ni d’autres conseils professionnels. Au besoin, veuillez consulter un professionnel spécialisé qui fera un examen approfondi de votre situation juridique, comptable et fiscale.